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de la Clinique D'Orthothérapie Eric Arseneault. |
Présentation
Le toucher est probablement la plus ancienne forme de thérapie naturelle. Certains auteurs affirment qu’il fait partie de nos gènes tant le geste de porter sa main sur une zone sensible et de la frotter est inné chez les humains. Pratiqué en Orient comme en Occident, le massage remonte à la nuit des temps. La massothérapie moderne a simplement perfectionné et raffiné le geste primitif de toucher pour en faire une série de méthodes de prévention, de relaxation et de traitement.
Le terme massothérapie englobe un ensemble de techniques de massage qui, malgré leurs différences de philosophie et de manipulations, partagent un certain nombre de principes et de méthodes ayant pour objectif de favoriser la détente (musculaire et nerveuse), la circulation sanguine et lymphatique, l’assimilation et la digestion des aliments, l’élimination des toxines, le fonctionnement des organes vitaux et l’éveil à une conscience psychocorporelle. (Voir les fiches consacrées à plusieurs techniques de massage spécifiques.)
La massothérapie se pratique surtout à l’aide des doigts et des mains, mais aussi avec les pieds, les coudes et même les genoux. Selon la technique utilisée, les manoeuvres peuvent être appliquées sur tout le corps ou sur une seule partie, sur la peau, les muscles, les tendons et les ligaments ainsi que sur des points spécifiques situés le long des méridiens. Bien qu’il existe plus de 80 techniques de massage et de travail corporel ( bodywork), on peut les regrouper en cinq catégories principales :
- La tradition européenne de masso-kinésithérapie, basée sur les principes d’anatomie et de physiologie occidentaux et la manipulation des tissus mous, dont le massage suédois constitue la méthode classique.
- La tradition moderne nord-américaine, également basée sur les principes d’anatomie et de physiologie occidentaux, mais qui intègre une dimension psychocorporelle aux concepts traditionnels. En font partie le massage californien, le massage Esalen, le massage néo-reichien et le massage neuromusculaire.
- Les techniques d’intégration posturale, visant à remodeler la structure corporelle par une rééducation de la posture et du mouvement, comme le Rolfing®, le Trager® et le Hellerwork®. Bien que partageant certains points communs avec les techniques d'intégration structurelle, les approches d'éducation somatique telles que la méthode Feldenkrais® et la technique Alexander® ne sont pas considérées comme des formes de massothérapie.
- Les techniques orientales, basées sur les principes énergétiques de la Médecine traditionnelle chinoise, comme le massage Tui na, l’acupression, le shiatsu, la réflexologie et le Jin Shin Do.
- Les thérapies énergétiques non orientales, inspirées d’anciennes pratiques de guérison utilisant l’imposition des mains, telles que le toucher thérapeutique, le reiki et la polarité.
Vieux comme le monde
Des textes et des illustrations démontrent que le massage faisait partie de la Médecine traditionnelle chinoise, vieille de 4 000 ans, ainsi que de la médecine ayurvédique de l’Inde. En Occident, la pratique date de l’époque gréco-romaine. Chez les Grecs, passionnés par la beauté et l’éducation physique, le massage s’inscrivait dans la culture populaire. Il était de coutume, dans les gymnases et les palestres, de faire suivre un bain d’une bonne friction avec des huiles. Hippocrate (460-377 av. J.-C.), le « père » de la médecine occidentale, l’utilisait comme méthode de traitement. Par contre, chez les Romains, le massage n’avait aucune connotation scientifique. Il se pratiquait dans les endroits publics (salles de repos, gymnases, ateliers de massage), mais ces lieux mal fréquentés se transformèrent en lieux de débauche, ce qui contribua à la mauvaise renommée du massage. Au Moyen Âge et durant une bonne partie de la Renaissance, il fut proscrit par le clergé. On devra attendre la fin de la Renaissance pour que des médecins mettent de côté ces histoires anciennes et réintroduisent la pratique. Ce n’est qu’au XIXe siècle que l’on voit apparaître le mot « massage » dans le vocabulaire français. Le terme vient du grec massein (en hébreux mashesh et en arabe mass) et signifie presser légèrement, palper, pétrir.
Depuis la découverte de la circulation sanguine par Harvey, au XVIIe siècle, jusqu’à Piorry, qui fut le premier en 1818 à entreprendre des recherches sur les effets du massage, la massothérapie n’a cessé d’évoluer, de faire sa place dans la société et de s’intégrer dans les soins de santé. De 1960 à 1970, en réponse au grand virage technologique et pharmacologique de la médecine moderne, on assiste à une véritable renaissance de la médecine holistique et des techniques de massage et de travail corporel.
Aux États-Unis, la reconnaissance de la profession remonte à 1943, au moment où une classe de finissants du College of Swedish Massage à Chicago décide de former une association qui s’appelle aujourd’hui l’American Massage Therapy Association (AMTA). Actuellement, la massothérapie est réglementée dans 19 États américains et dans trois provinces canadiennes (l’Ontario, la Colombie-Britannique et Terre-Neuve-et-Labrador). Au Québec les praticiens sont regroupés dans plus de dix associations diverses (voir Sites d’intérêt). En Europe, ce sont les professions de kinésithérapeute et de masseur-kinésithérapeute qui sont reconnues. En Allemagne, la pratique est couverte par le régime d’assurance maladie et, en Chine, elle est complètement intégrée au système de soins de santé si bien que l’on trouve un service de massothérapie occupant deux étages de l’un des hôpitaux de Shanghai. |
Application Thérapeutique
Compte tenu de ses nombreuses vertus, la massothérapie convient à la plupart des gens, des tout-petits aux personnes âgées. Ses effets, à la fois apaisants et énergisants, pourraient diminuer l'excitabilité nerveuse, soulager les affections causées par le stress (maux de dos, migraine, épuisement, insomnie), accroître la circulation sanguine et lymphatique et entraîner un état de bien-être général.
Plusieurs essais cliniques (notamment au Touch Research Institute de l'Université de Miami) rendent compte des multiples applications thérapeutiques de la massothérapie. Le massage est, du moins aux États-Unis, l'approche non conventionnelle la mieux intégrée aux soins hospitaliers classiques. Cependant, la recherche scientifique visant à confirmer l'efficacité des interventions de massothérapie se heurte à un problème technique de taille. En effet, il est très difficile de concevoir des protocoles d'essai avec placebo et double insu, ce qui nuit à l'obtention de données qui permettraient de tirer des conclusions fermes quant à l'efficacité du massage. Malgré ces limitations, l'état actuel de la recherche scientifique indique que la massothérapie peut être utile, sur le plan clinique, pour plusieurs applications thérapeutiques.
Réduire les risques de blessure au périnée au moment de l'accouchement.
Plusieurs essais cliniques et revues de la littérature indiquent que le massage périnéal, qui augmente l’élasticité du périnée, peut aider à prévenir les blessures au moment de l’accouchement. Une revue des essais randomisés, parue en 2001, conclut que ce type de massage peut réduire les déchirures périnéales ainsi que l’inconfort et les malaises du post-partum, améliorant le vécu de l’accouchement. Toutefois, les résultats d’un essai randomisé laissent croire que ce type de massage serait plus particulièrement bénéfique pour la femme primipare (qui accouche pour la première fois). Mais cette constatation ne peut être généralisée pour l’instant, car les différentes études n’indiquent pas toujours les différences entre les primipares et les multipares. Certaines études avancent même que le massage peut être utile pour les multipares lorsqu’elles ont eu une épisiotomie (petite incision effectuée à la base de l'orifice vaginal pour faciliter l'accouchement) lors d’un accouchement précédent.
Le massage périnéal peut être exécuté facilement par la femme ou son partenaire. Il est généralement recommandé de le pratiquer une dizaine de minutes par jour, environ six semaines avant la date prévue de l’accouchement. L’opinion des femmes qui l’ont pratiqué est plutôt favorable quoique de la douleur et certains problèmes techniques puissent survenir durant la première ou la deuxième semaine de pratique8. Ces difficultés disparaissent généralement par la suite.
Signalons que le fait de pratiquer ce type de massage durant la grossesse n’a pas d’incidence sur la préservation des fonctions normales du périnée évaluées trois mois après l’accouchement. Enfin, le massage périnéal ne modifie ni la fréquence d’épisodes d’incontinence anale ou urinaire, ni le degré de satisfaction sexuelle de la femme ou de son partenaire.
Diminuer l'anxiété.
Les effets bénéfiques du massage pour soulager l’anxiété ont été constatés lors de nombreux essais cliniques, méta-analyses et revues systématiques. Ces études concernent souvent des problèmes de santé précis où l’anxiété fait partie des symptômes associés. Plusieurs évaluent aussi les propriétés relaxantes du massage face à des situations et des événements pouvant provoquer de l’anxiété dans la vie courante. Une méta-analyse parue en 2004 rassemble ainsi les résultats obtenus par 37 essais randomisés regroupant 1 802 participants. Cette revue estime que les participants traités par la massothérapie ont vu leur anxiété diminuer de façon significative, et de façon supérieure à celle des participants ayant reçu un des traitements utilisés en comparaison.
De plus, les bénéfices rapportés quant au trait anxieux (trait de personnalité relativement stable prédisposant certains individus à vivre de l’anxiété plus fréquemment et intensément) démontrent une très bonne efficacité. La réduction significative du trait anxieux est plus élevée chez les participants traités par la massothérapie que chez 77 % des participants des groupes de comparaison.
Améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cancer.
Une méta-analyse parue en 2004 rassemble les résultats d’essais cliniques randomisés portant sur un total de 357 patients atteints de cancer ayant reçu un traitement de massothérapie avec ou sans aromathérapie. L’effet le plus probant concerne l’anxiété. Par contre, pour ce qui est de la douleur, la nausée et la dépression, bien que certaines études aient démontré quelques effets significatifs, il y a trop d’écart entre les résultats des différentes recherches pour en arriver à des conclusions définitives. La conclusion générale des auteurs est que le massage procure des bénéfices à court terme sur le bien-être psychologique.
Depuis la parution de cette méta-analyse, une revue plus générale publiée en 2005 résume les données probantes récentes, comprenant quelques nouveaux essais cliniques randomisés, dont un effectué sur 230 patients. Les résultats de cet essai démontrent que le massage abaisse le rythme cardiaque et respiratoire, réduit la douleur de même que l’utilisation de médicaments anti-inflammatoires et, tel qu’observé antérieurement, l’anxiété. Ces résultats vont dans le même sens que ceux d’une vaste étude d’observation rétrospective échelonnée sur trois ans incluant 1 290 patients où la massothérapie a été associée à de grandes réductions des symptômes associés tels que la douleur, la fatigue, la nausée, l’anxiété et la dépression des patients atteints de cancer.
Encore plus récemment, une étude a été effectuée sur 58 femmes atteintes du cancer du sein recevant les soins médicaux habituellement offerts. Les effets de la massothérapie ou de la relaxation musculaire progressive, à raison de trois séances de 30 minutes par semaine durant cinq semaines, ont été comparés au traitement habituel pris seul. Les résultats démontrent que les participants des groupes massothérapie et relaxation ont rapporté moins d’états dépressifs, d’anxiété et de douleur. À l’issue du traitement, les membres du groupe massage étaient les seuls à être moins déprimés et colériques, et à ressentir plus de vigueur.
Enfin, au cours d’un autre essai clinique randomisé, la massothérapie a grandement amélioré l’humeur des femmes s’occupant de leurs conjoints atteints de cancer, en plus de réduire considérablement le stress perçu.
Contribuer au traitement de la dépression.
Des résultats positifs ont été rapportés dans des d’études sur la dépression pendant la grossesse, le post-partum, chez les enfants, les adolescents, les patients atteints de cancer, du sida
ou de maladies du rein, etc. Plusieurs de ces études rapportent certaines améliorations de l’anxiété, du stress, de l’humeur, du sommeil, des fonctions immunitaires, de la fatigue, etc., mais généralement sans en évaluer les bienfaits sur de longues périodes. La quantité de données probantes n’est toutefois pas suffisante pour pouvoir tirer des conclusions claires.
Parallèlement, une revue de la littérature fait état des modifications biochimiques du traitement par la massothérapie. Des effets positifs pour le soulagement du stress (baisse de cortisol) et l’activation du système nerveux central (augmentation de la sérotonine et de la dopamine) y sont relatés.
Bien que ces résultats démontrent une certaine efficacité du massage pour soulager les états dépressifs, celui-ci ne peut être considéré comme un traitement en soi, mais comme un complément aux traitements classiques.
Contribuer à soulager les douleurs lombaires.
Il existe plusieurs synthèses et revues systématiques évaluant les études réalisées depuis plus de 20 ans sur les effets thérapeutiques du massage dans le traitement des douleurs lombaires. Une revue publiée en 1999 concluait qu’en raison de plusieurs lacunes méthodologiques, il était impossible de tirer de conclusions valables sur l’efficacité du massage pour soulager les douleurs lombaires.
Dans une revue subséquente parue en 2002, les auteurs concluaient que le massage pourrait être profitable pour les patients qui ont des douleurs lombaires non spécifiques aiguës ou chroniques, particulièrement s’il était effectué par un thérapeute accrédité, et combiné à de l’exercice. Ils mentionnaient également que la qualité générale des essais cliniques tendait à augmenter.
Une autre revue, parue en 2003, rapporte les résultats de trois essais cliniques randomisés ayant été effectués dans les dernières années qui concluent que la massothérapie pourrait être efficace contre les douleurs lombaires chroniques. Enfin une revue, parue en 2004 signale l’importance de continuer la recherche pour confirmer ces résultats positifs à l’aide d’essais cliniques de qualité.
Pour l’instant, il n’y a donc pas de consensus réel sur l’efficacité de la massothérapie dans le traitement des douleurs lombaires ni sur sa supériorité lorsque comparée à d’autres traitements.
Contribuer au traitement de la fibromyalgie.
Bien que certaines personnes atteintes de fibromyalgie utilisent le massage comme modalité thérapeutique, très peu d’études ont été réalisées afin d’en évaluer les effets. Selon une revue des essais cliniques randomisés parue en 2003, le massage peut être très douloureux dans ces conditions, mais il en résulte une diminution de la douleur à long terme qui peut, dans certains cas, compenser ce désagrément. Quelques recherches ont toutefois permis de constater des impacts positifs significatifs comme la réduction de la dépression, de la douleur et de l’utilisation d’analgésiques, l’amélioration de la mobilité, du sommeil et de la qualité de vie ainsi qu’une diminution du sentiment d’impuissance. Mais, une des études fait remarquer que la plupart de ces effets ne persistent pas à long terme.
Mentionnons que selon les résultats d’un sondage, il semble que les patients souffrant de fibromyalgie soient satisfaits d’un traitement par la massothérapie, particulièrement si le massothérapeute est conscient que le patient ressent des douleurs diffuses et qu’il effectue un massage avec une intensité progressive adaptée en fonction de la localisation des douleurs.
Contribuer au traitement de l'asthme.
Selon une revue de la littérature des thérapies manuelles pour traiter l’asthme, une seule étude valable, quoique de petite envergure et de piètre qualité méthodologique, a mesuré les effets de la massothérapie sur l’asthme. On y a comparé la technique de la relaxation musculaire progressive à des séances de 20 minutes de massage avant le coucher, chaque soir pendant 30 jours. Chez les enfants les plus jeunes, les résultats révèlent que, dans le groupe massage, l’anxiété et les taux de cortisol ont grandement diminué, immédiatement après le massage. De plus, leur attitude par rapport à l’asthme et à certaines fonctions pulmonaires, comme le débit de pointe, s’est considérablement améliorée tout au long de l’étude. Chez les enfants plus âgés, l’anxiété a aussi diminué et leur attitude relativement à l’asthme s’est améliorée de façon significative.
Contribuer au traitement du trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH).
Quelques essais ont tenté de démontrer les bénéfices que pouvait apporter la massothérapie pour traiter le TDAH. Il semble que certains effets positifs aient été obtenus, comme une baisse du degré d’hyperactivité et une augmentation du temps passé à la tâche, une amélioration de l’humeur, du comportement en classe et du sentiment de mieux-être.
Améliorer la croissance des enfants nés prématurément.
Différents effets positifs du massage chez les nouveau-nés prématurés sont rapportés dans la littérature. Par exemple, il pourrait influencer le gain de poids et favoriser, entre autres, les performances à des tâches développementales, la formation des os lorsque combiné à l’activité physique et le temps d’hospitalisation. Toutefois, la plupart de ces constatations se basent sur des essais cliniques comprenant des échantillons de petites tailles et affectés de lacunes méthodologiques. C’est pourquoi il n’est pas possible, pour l’instant, de se prononcer sur son efficacité et sa pertinence. De plus, la prudence est de mise, car la fragilité de l’enfant prématuré demande beaucoup de précautions et certaines mesures doivent être prises afin de minimiser les risques.
Faciliter l'accouchement.
Une revue de la littérature indique que les femmes apprécient généralement le fait d’être touchées et massées durant l’accouchement. Le massage, exécuté de manière appropriée par le partenaire, peut réduire la douleur et l’anxiété et renforcer le sentiment de bien-être. Dans certains cas, par contre, il se révèle inférieur à d’autres interventions. Conséquemment, ces constatations ne se basant que sur quelques études, il est impossible de tirer des conclusions générales pour l’instant.
Contribuer au rétablissement postopératoire.
Les contributions de la massothérapie pour soulager les symptômes à la suite de diverses opérations ou, du moins, pour agir comme complément aux traitements classiques ont été évaluées lors d’un certain nombre d’essais cliniques dont plusieurs sont récents. On rapporte des bénéfices comme une diminution significative de l’inconfort, un meilleur contrôle de la douleur, une réduction du degré de détresse et une amélioration du bien-être psychologique. Cependant, les bénéfices relatés varient d’une étude à l’autre et plusieurs des essais ont des biais et des lacunes méthodologiques. Même si ces résultats encourageants incitent à poursuivre les recherches, les données actuelles ne permettent pas de juger de l’efficacité du massage pour ces états.
Source: Passeport Santé
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Présentation
L’orthothérapie est le fruit d’un amalgame entre la massothérapie et la kinésithérapie (thérapie par le mouvement). Elle s’adresse principalement aux personnes qui veulent éliminer des douleurs et des tensions musculaires et articulaires. Cette thérapie permettrait également de corriger les déséquilibres de la posture et de redonner toute leur amplitude aux articulations.
Le champ d’action de l’orthothérapie englobe tout l’appareil musculosquelettique et les interventions se font essentiellement sur le système musculaire. L'orthothérapeute ne fait pas de manipulations de la colonne vertébrale ou des organes, comme un chiropraticien ou un ostéopathe.
Définition
L'Orthothérapie, discipline spécialisée des douleurs musculaires et articulaires s'inscrivant dans le vaste monde des médecines douces ou approches alternatives, est perçue encore aujourd'hui comme une nouvelle discipline.
Pourtant, c'est depuis déjà une vingtaine d'années qu'elle se pratique, s'enseigne, se développe et se répand à travers le Canada. Elle attire tant les thérapeutes qui croient en une approche abordant la santé de l'être humain dans sa globalité qu'un public souhaitant voir sa santé être considérée dans sa totalité. Mais, qu'en est-il vraiment?
Tout d'abord, le mot Orthothérapie est dérivé du grec : ortho signifie «droit» et thérapie réfère à «soin» ou «cure». On parle donc de soins dispensés dans le but de ramener droit. Son champ d'intervention se situe essentiellement au niveau des tensions musculaires et raideurs articulaires afin de procurer soulagement et retrouver équilibre et harmonie fonctionnelle tout en abordant d'autres aspects de la santé pouvant influencer ces troubles.
Les visées de l’orthothérapie
L’orthothérapie vise à soulager des douleurs musculaires et articulaires qui peuvent prendre la forme de maux de tête ou de dos, de tendinites, de névralgie sciatique, de raideurs dans les membres, etc. Ces douleurs peuvent être causées par des mauvaises postures, des gestes brusques, des coups, des accidents ou par le manque d’exercice.
L’éducation posturale est un autre élément important de l’orthothérapie. Retrouver ou conserver une bonne posture permet de réduire les tensions sur les muscles et les articulations et contribue au bien-être. De façon générale, l’orthothérapie prétend « rééduquer la musculature ». Elle permettrait d’assouplir le corps, de le rendre plus fluide et de réduire les spasmes et les contractures. Elle procurerait plus de tonus et donnerait plus d’aisance aux mouvements. L’orthothérapie s’adresse donc aussi bien aux sportifs qu’aux personnes convalescentes à la suite d’un accident ou d’une chirurgie, par exemple.
Enfin, l’orthothérapie améliorerait la respiration et la circulation sanguine et lymphatique, favorisant ainsi l’élimination des toxines et un meilleur apport des nutriments et de l’oxygène aux cellules du corps.
Comment l'Orthothérapie arrive-t-elle à atteindre cet objectif?
Puisque sa philosophie favorise la notion de globalité, elle s'intéresse donc aux causes responsables des maux tels : les défauts de postures tant en milieu de travail que dans les activités physiques et quotidiennes, le surmenage ou le manque d'exercices, le stress sous toutes ses formes, les mauvaises habitudes alimentaires et l'hygiène de vie en général. L'approche thérapeutique utilisée permet de faire une bonne évaluation clinique via l'interrogation, l'historique, l'observation de la posture, l'évaluation des mouvements, la palpation et le testing musculaire. Une fois la cause cernée, l'Orthothérapeute discute des corrections ou modifications possibles avec la personne concernée afin de l'aider à cheminer dans ses démarches au moyen de l'éducation, l'encouragement et le suivi.
Principalement, l'Orthothérapie s'intéresse à la musculature puisque les muscles sont l'élément moteur du mouvement. Ainsi, le travail débute d'abord par le massage suédois lent, sédatif et intramusculaire agissant en profondeur sur la musculature. De plus, le massage active la circulation sanguine et lymphatique permettant une meilleure élimination des toxines, un bon apport des nutriments aux cellules ainsi qu'une meilleure oxygénation sanguine. Il assouplit la musculature en relâchant les tensions musculaires, spasmes et contractures, soulage la douleur, procure une détente et favorise un meilleur sommeil. Le massage apporte donc à la fois une stimulation musculaire et neurologique.
Au massage s'ajoutent les techniques de kinésithérapie. Le terme kinésie dérivé du grec signifie «mouvement» donc, il est question de thérapie par le mouvement. Ces techniques s'appliquent dans tous les cas de limitation de mouvement d'une ou plusieurs articulations. Il s'agit de mobilisations, soit des techniques lentes et douces respectant le jeu articulaire naturel et utilisées dans le but de retrouver l'amplitude normale du mouvement en résorbant les ankyloses redonnant ainsi fluidité et aisance au mouvement. Une fois cet état atteint, d'autres techniques permettent aussi de rééduquer la musculature afin de lui redonner force, énergie, tonus et résistance. À cet effet, certains exercices simples, corrections de postures et autres conseils sont proposés et requièrent la participation de la personne concernée à titre de prolongement des soins thérapeutiques une fois à la maison.
Afin de maximiser l'efficacité du traitement physique, d'autres techniques particulières d'Orthothérapie telles : notions de base en réflexologie, isométrie, étirement myofacial, techniques de décongestion musculaire, et autres techniques thérapeutiques plus spécifiques peuvent être utilisées. Toutes les techniques énumérées jusqu'à maintenant sont manuelles et peuvent être appuyées au besoin par l'utilisation de quelques appareils soit de vibration, de stimulation musculaire et neurologique, d'élongation, d'hydrothérapie, etc. Toutefois, l'utilisation en est réduite au minimum puisque rien ne peut remplacer la sensibilité, la fermeté, la douceur et le toucher d'une main experte.
Au-delà du travail physique, l'Orthothérapie offre en complémentarité des connaissances en phytothérapie (plantes médicinales), aromathérapie (huiles essentielles), vitaminothérapie, oligothérapie ainsi qu'en alimentation. Tous ces compléments servent d'appui au travail physique et mécanique et améliorent sensiblement l'efficacité du traitement tout en contribuant à l'amélioration de l'hygiène de vie pour un mieux être.
En conclusion, l'Orthothérapie a recours à plusieurs techniques douces et efficaces appuyées par l'utilisation de certains appareils ainsi que des connaissances complémentaires. Cela permet à la fois de s'intéresser à la mécanique du corps humain, à l'hygiène de vie et la santé en général. La diversité des ressources et services qu'offre l'Orthothérapie témoigne de la notion de globalité qu'elle préconise. Toutefois, cela exige une grande sensibilité ainsi qu'un bon discernement afin d'assurer un choix judicieux des techniques et conseils appropriés à chaque individu. C'est donc plus qu'une science, c'est aussi un art! C'est ce qui en fait sa force! L'approche utilisée valorise la dimension humaine en assurant un échange positif entre l'Orthothérapeute et la personne tout en se déroulant dans le respect et la confidentialité. L'Orthothérapie ne remplace pas la médecine officielle et, comme toute autre approche, elle possède ses limites d'interventions et nécessite alors de référer à d'autres professionnels de la santé au besoin.
Les moyens privilégiés
Une séance d’orthothérapie commence par un massage suédois en profondeur, qualifié d’intramusculaire. Ce massage a pour but de décongestionner et de détendre les muscles, de leur redonner de la souplesse et d’activer la circulation. Il permet aussi de rendre la personne plus réceptive aux traitements en diminuant le stress non seulement physique, mais aussi psychologique.
Par la suite, le thérapeute fait ce qu’on appelle des mobilisations, c’est-à-dire qu’il met en mouvement les membres ou certaines parties du corps. Ces mobilisations peuvent être exécutées de façon active (le patient exécute lui-même le mouvement), passive (il se laisse manipuler) ou contrariée (le thérapeute résiste au mouvement du patient). Les mouvements demeurent toujours lents et doux et ne dépassent jamais la zone de confort ni le jeu normal des articulations.
L'orthothérapie ne nécessite généralement pas un nombre élevé de traitements. Souvent moins de cinq rencontres suffisent, rarement plus de dix. Dans le but de rendre la personne le plus autonome possible, le thérapeute proposera très souvent des exercices physiques ou d'assouplissement à faire chez soi. Ces exercices seront soit préventifs, soit correctifs ou serviront à entretenir l’équilibre nouvellement acquis.
Pour compléter le traitement, le thérapeute pourra donner des conseils d'hygiène de vie (alimentation, gestion du stress, etc.) et proposer des produits naturels (plantes médicinales, vitamines, minéraux, huiles essentielles, etc.). Il pourra aussi suggérer des modifications à l'environnement de travail ou domestique.
Une profession non réglementée
Orthothérapeute, tout comme massothérapeute par exemple, n’est pas un titre réservé. N’importe qui peut donc se prétendre orthothérapeute même s’il n’a reçu qu’une formation rudimentaire. On doit donc s’assurer soi-même de s’adresser à une personne compétente. Il est possible de vérifier si la personne fait partie d’une association crédible qui applique des critères de sélection rigoureux, qui a un code de déontologie et qui peut recevoir les plaintes du public. Il peut aussi être utile de vérifier depuis quand la personne pratique, quelles ont été ses études (universitaires ou autres) et demander des références.
Au Québec, il existe au moins quatre associations d’orthothérapeutes. L’Association des massothérapeutes et orthothérapeutes du Canada (AMOC)1 est la plus importante. Elle regroupe plus de 1 600 membres, presque tous au Québec. Pour en faire partie, il faut avoir suivi une formation de massothérapie, de kinésithérapie et d’orthothérapie dans une école reconnue par l’AMOC. La Fédération canadienne des orthothérapeutes (FCO)2 est semblable à l’AMOC, mais ne compte que 125 membres.
Pour sa part, l’Association professionnelle des orthothérapeutes de la province de Québec (APOPQ)3 exige, depuis 2003, que ses membres possèdent un baccalauréat en kinésiologie4 et un diplôme de deuxième cycle en exercices thérapeutiques de l'Université de Sherbrooke5. Elle regroupe environ 150 membres. Enfin, une petite association ontarienne, l’Institut national des orthothérapeutes (INO)6, compte quelques membres au Québec.
Quelques mots d’histoire
L’orthothérapie a été créée au début des années 1970 par un orthopédiste américain, le Dr Arthur Michele. Il l’a d’abord conçue comme une méthode préventive d’autotraitement, destinée à redresser la posture de ses jeunes patients, à combattre leurs déséquilibres musculaires et à leur éviter des chirurgies. Un de ses assistants, Arne Nicholayson y a ajouté le massage suédois et des exercices passifs prodigués par le thérapeute. L’approche a été introduite au Québec vers 1975. À cette époque, des kinésithérapeutes comme Yves Paré l’ont encore enrichie en incorporant certaines techniques provenant d’Europe. Depuis, l’orthothérapie a continué d’évoluer au fil de l’expérience de ses nombreux praticiens.
En pratique
Une séance dure généralement une heure et commence par un massage suédois, suivi des mobilisations. Outre ceux qui possèdent une pratique privée, on peut retrouver des orthothérapeutes dans des cliniques multidisciplinaires, des centres de massothérapie ou d’orthothérapie, des centres sportifs ou des spas.
Selon ses besoins et ses affinités, on peut choisir un orthothérapeute qui privilégie une approche davantage axée sur la massothérapie ou sur la kinésiologie (le mouvement). Et, bien sûr, comme c’est le cas pour toutes les approches corporelles, on doit se sentir à l’aise et en confiance avec le thérapeute avant d’entreprendre des traitements.
Formation professionnelle
La plupart des écoles qui offrent une formation d’orthothérapie sont, au départ, des écoles de massothérapie. La formation complète (massothérapie, kinésithérapie, orthothérapie) compte généralement 1 200 heures.
La seule formation universitaire au Québec est offerte par la Faculté d'éducation physique et sportive de l'Université de Sherbrooke. Pour devenir membres de l’Association professionnelle des orthothérapeutes de la province de Québec (APOPQ), les étudiants doivent d’abord posséder un baccalauréat en kinésiologie, puis compléter un microprogramme de deuxième cycle en exercices thérapeutiques et en mobilisation tissulaire5. Ce microprogramme dure huit mois à temps plein.
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Combattre la fatigue par l'exercice
13 mars 2008 – Faire régulièrement de l’exercice léger ou modéré pourrait réduire la sensation de fatigue et augmenter le niveau d’énergie, selon une étude américaine.
Les chercheurs ont sélectionné 36 jeunes adultes sédentaires en bonne santé qui étaient toutefois constamment fatigués. Trois fois par semaine, ils se sont rendus dans un laboratoire d’exercices.
Un premier groupe a fait 20 minutes d’un exercice aérobique modéré équivalant à de la marche rapide. Le deuxième groupe a aussi fait 20 minutes d’exercice, mais à une faible intensité équivalant à de la simple marche. Le troisième groupe n’a pas fait d’exercice.
Chaque semaine, les participants devaient remplir un formulaire afin d’évaluer leur perception de leur niveau de fatigue et d'énergie. Après six semaines, les sujets des deux premiers groupes ont rapporté moins de signes de fatigue. Les meilleurs résultats ont été observés dans le groupe « faible intensité » : les participants ont noté une diminution de 65 % des symptômes de fatigue et une augmentation de leur énergie de 20 %.
Les mécanismes qui influencent la perception de la fatigue sont, pour l’instant, inconnus même si la réponse se trouve possiblement du côté des neurotransmetteurs, croient les chercheurs.
Charles Désy – PasseportSanté.net
Huit conseils pour éviter de se blesser en pelletant
- Étirez pendant quelques minutes les muscles qui seront sollicités : jambes, bras, épaules et dos.
- Si la surface à pelleter est glacée, épandez du sel ou du sable pour éviter de glisser. De même, maintenez vos pieds dans une position plus grande que la largeur de vos épaules pour assurer un meilleur équilibre.
- Pour éviter de vous pencher, utilisez une pelle ergonomique qui vous permettra de pousser la neige plutôt que de la soulever.
- Si vous devez tout de même vous pencher, faites-le en pliant les genoux. De plus, protégez votre dos en contractant vos muscles abdominaux pendant l’effort.
- Enduisez la base de votre pelle d’huile ou d’un autre antiadhésif pour éviter que la neige y reste collée.
- Réduisez la quantité de neige de vos pelletées.
- Si vous devez lancer la neige à une certaine distance, orientez l’ensemble de votre corps vers l’endroit où vous envoyez la neige, plutôt que de faire une torsion des hanches.
- IMPORTANT : ralentissez et faites des pauses toutes les cinq ou dix minutes! « Soulèveriez-vous des poids sans prendre de pauses? », demandent les orthopédistes... Poser la question, c’est y répondre!
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